jeudi 30 septembre 2010

Retour à BLCU

Je savais qu'être en Chine serait un bon exercice de réflexion pour moi. C'est-à-dire que je me suis toujours attendu à devoir prendre beaucoup de temps pour réfléchir sur ce que je vis pour le comprendre. C'est une des raisons pour lesquelles j'hésite toujours un peu à me mouiller et à donner mes impressions sur ce que je vois.

Il y a quand même une chose évidente que j'ai retenu après avoir travaillé dans une troupe de danse chinoise contre mon gré. C'est qu'il ne faut jamais tenir ce qu'un Chinois te dit pour une promesse. J'irais pas jusqu'à dire qu'ils sont menteurs, mais lorsqu'ils organisent quelque chose, il y a toujours une personne tout en haut qui décide. Tu sais pas vraiment c'est qui, mais les directives viennent de lui. Il dit bien des choses et apparemment il sait ce qu'il veut comme résultat, mais le problème, c'est qu'il change souvent d'idée.

Quelques jours avant de partir répéter, j'avais décidé d'aller voir une des personnes en charge de l'organisation des répétitions pour lui dire que j'étais plus intéressé à participer au projet. Tout le monde dans ma classe me disait qu'on ratait seulement deux jours de cours, mais je venais de réaliser qu'on en manquerait réellement cinq.

Il faut quand même spécifier que je suis pas juste arrivé dans le bureau de cette personne-là pour lui demander de retirer mon nom de la liste. J'ai dû appeler mon professeur qui était pas trop certain, comme d'habitude, de si je pourrais abandonner le projet. Mais bon, vous m'imaginez arriver dans le bureau de la professeur, avec toute ma détermination, pour lui dire que je voulais être placé dans une autre classe pendant l'absence de mes camarades des autres élèves de mon groupe. Je lui ai expliqué que j'étais vraiment pas d'accord et que je trouvais qu'ils nous avaient pas mal forcés à participer, même si à peu près tout le monde avait dit oui.

En tout, j'ai discuté avec cette femme-là pendant au moins vingt minutes. Elle m'a expliqué plein de belle choses, comme le fait que cette expérience me permettrait d'apprendre sur la culture chinoise d'une façon différente. Elle disait aussi qu'ils avaient choisi de prendre une classe complète parce que le professeur pourrait enseigner à ses élèves pendant les temps libres et que ça, on en aurait beaucoup, en me faisant remarquer l'âge avancé des chorégraphe qui devrait les empêcher de travailler sur de trop longues périodes. À la fin, elle m'a demandé si il y avait la moindre chance que je revienne sur mon idée. Elle était prête à enlever mon nom de la liste, mais tout ça a finit par me convaincre d'y aller pour tenter l'expérience en me disant que je pouvais essayer quelque chose de différent. J'étais convaincu que c'était juste un problème de communication avec mon professeur aux aptitudes d'anglais limitées qui faisait que je m'étais opposé à l'idée. Je me suis même arrêté à penser pour voir si je m'étais senti manipulé, mais j'étais convaincu d'avoir simplement fait le meilleur choix pour moi.

Notre dernière représentation a eu lieu hier, alors on est revenu à l'université. Au bout du compte, je crois que je me suis totalement fait avoir. Parce que jusqu'à maintenant, rien de ce qu'on nous avait dit était vrai. Ils nous ont juste dit tout ce qu'ils pensaient pouvoir utiliser pour nous convaincre. Notre professeur nous a rien enseigné. Jamais. Ça, c'est probablement parce que les chorégraphes nous ont fait travailler à longueur de journée. Du matin au soir, on a répété. Une chance qu'ils étaient vieux, parce que je crois que j'en serais jamais sorti vivant si ils avaient eu trente ans de moins.

En plus de ça, la productrice du spectacle montait toujours sur la scène en criant des choses pour nous dire quoi faire, avant de nous demander si on comprenait bien, pour continuer à parler en chinois quand on venait de lui dire qu'on comprenait pas. Les chorégraphes ont passé leur temps à changer la chorégraphie et on m'a dit que je devais pas m'attendre à recevoir des points boni pour avoir sacrifié cinq jours de cours.

On est revenu à l'école ce matin pour une journée avant une semaine complète de congé pour la fête nationale. Notre professeur nous a expliqué qu'on devrait travailler vraiment fort pendant la prochaine semaine pour rattraper le retard qu'on a pris (grâce à son projet, mais ça, il l'a pas dit). Ça m'a un peu découragé, parce qu'on peut déjà voir la différence avec les progrès que les élèves qui sont restés ont fait.

Au moins, tout ce temps qu'on a passé ensemble a permis aux élèves de ma classe de se rapprocher et de rencontrer de nouvelles personnes. J'ai quand même réussi à tirer une morale de cette histoire, mais j'ai hâte de voir si je vais réussir avec le temps à trouver autre chose de positif. On s'en reparlera quand je reviendrai à la maison pour voir.

lundi 20 septembre 2010

Mon premier échec scolaire chinois

Pour continuer dans la lignée du «Expliquez-moi ce qu'il se passe ici quelqu'un parce que je comprends rien», je reviens tout juste d'un examen de mathématiques. J'ai essayé de comprendre pourquoi j'avais à faire ça et on m'a dit que je devrais suivre des cours de mathématiques et d'informatique la session prochaine. Moi qui croyais que je venais apprendre le chinois pour entrer à l'université en relations internationales...

Quoi qu'il en soit, ce fut un échec total. On s'entend que j'ai pas eu de cours de mathématiques depuis trois ans et que j'avais pas de calculatrice. Il y avait dix problèmes d'algèbre avec des fonctions, des sinus, des cosinus et des graphiques à dessiner. Je crois que j'ai essayé trois numéro. C'est bon si j'en ai réussi un.

dimanche 19 septembre 2010

Danse traditionnelle - Deuxième épisode

Il y a eu de nouveaux développements dans l'histoire du spectacle de danse ce matin. Voilà que Guō lǎo shī (professeur Guō) arrive en nous disant cette fois que les plans ont changés. Alors qu'on devait à l'origine se présenter à cinq ou six pratiques pour préparer le numéro de danse du premier octobre, le ministère de l'Éducation a décidé que nous devrions passer six jours, du vingt-trois au vingt-neuf septembre, dans un hôtel en banlieue de Pékin pour apprendre notre chorégraphie. 

C'est du sérieux, parce qu'on va passer sur CCTV. Je sais pas pourquoi, mais on dirait que la Chine fait tout pour que je passe à la télévision. J'étais encore une fois vraiment pas d'accord. Est-ce que ça veut dire qu'on va rater une semaine d'école complète pour aller apprendre une chorégraphie qu'on va présenter à la télévision? 

Je crois que j'ai été le seul élève de ma classe à m'opposer à l'idée, parce que j'avais pas l'intention de perdre une semaine complète d'étude dans la session. M. Guō a réussi a convaincre tout le monde en expliquant qu'on ratait juste quatre jours d'école et que ça se rattraperait facilement. En plus de ça, il va être avec nous, alors il dit qu'on peut apporter nos livres, étudier un peu et lui poser des questions.

Je sais vraiment pas quoi penser de ça. L'événement auquel on participe est supposé commémorer quelque chose comme le soixantième anniversaire de l'ouverture de la Chine aux étudiants étrangers. Si je comprends bien, on va participer à quelque chose qui sert, encore une fois, à montrer au monde entier combien la Chine est grande et belle. 

Normalement, j'aurais tendance à refuser de faire ça. C'était mon idée au départ. Sauf qu'en venant en Chine, je m'étais clairement dit que je voulais pas venir ici pour crier au scandale devant les différences et les injustices. Je voulais voir la Chine et apprendre à la comprendre. Ça fait que si je suis ce raisonnement, j'imagine que je devrais participer et juste vivre cette expérience en tentant d'en tirer tout ce que je peux. 

Vous en pensez quoi?

samedi 18 septembre 2010

Bénévoles recherchés

Cette semaine, une fille qui est dans ma classe m'a proposé quelque chose. Elle voulait savoir si ça m'intéresserait de participer à un numéro de danse traditionnelle chinoise que notre université va présenter au cours d'une activité qui va avoir lieu dans le cadre de la fête nationale, le premier octobre, sur le campus de Peking University. Plusieurs universités de Beijing doivent préparer des numéros et BLCU était à la recherche d'étudiants internationaux intéressés à s'impliquer pour montrer aux gens combien ses étudiants s'intéressent à la culture chinoise.

Au début, l'expérience avait l'air intéressante. J'ai voulu aller voir, pour au moins savoir de quoi ça avait l'air, mais j'ai finalement décidé de ne pas me déplacer. Avec vingt-six heures de cours par semaine, en plus des devoirs et de l'étude. J'aimais mieux ne pas m'investir là-dedans, puisqu'il fallait se présenter à plusieurs répétitions.

Je sais pas encore comment tout marche ici, mais parfois, il y a des choses qui me frustrent un peu. J'arrive pas à dire si c'est simplement parce qu'une partie de l'information qui nous est transmise se perd dans la traduction vers l'anglais, mais je vous explique.

Vendredi matin, notre professeur arrive en classe. Il nous annonce que notre groupe a été choisi pour participer au dit numéro de danse et qu'il faut se rendre à la répétition le soir même. Selon lui, nous avons été choisis parce que notre classe compte des personnes de nationalités variées. On se retrouve donc à tous devoir se rendre aux répétitions pour apprendre la chorégraphie.

La chose qui me frustre, voyez-vous, c'est que j'avais cru être capable de juger moi-même de ce à quoi je peux et je peux consacrer du temps. À la place, on nous a désigné volontaires. Le professeur m'a demandé si j'avais des obligations, comme aller à l'église, parce que ça aurait apparemment pu me permettre d'être exempté de ça. J'étais vraiment pas d'accord avec la façon dont on nous a demandé de venir, mais finalement, je me suis dit que tant qu'à être en Chine, aussi bien faire les choses comme les Chinois les veulent pour voir comment c'est.

samedi 11 septembre 2010

Jour 11

J'ai réussi à survivre à ma première semaine de cours. Les classes sont vraiment exigeantes. Je crois que je suis plus habitué à rester assis pendant quatre heures dans une classe à écouter un professeur. C'est vraiment différent de ce que j'ai fait au cours des trois dernières années.

Cette semaine, on a vu toute la prononciation. C'était très répétitif, parce qu'il fallait voir tous les sons, sur tous les tons et les pratiquer. Je suis quand même content d'avoir revu ça, parce que ma prononciation est horrible. Je vais devoir écouter le CD qui vient avec mon cahier souvent pour me faire une oreille.

Aujourd'hui, j'ai passé l'après-midi à pratiquer les caractères que j'ai déjà appris. Je crois qu'avec la pratique, c'est pas si difficile que ça. C'est toujours les mêmes traits et c'est pas si difficile de comprendre l'ordre dans lequel les faire jusqu'à date.

Ce qui est fou, c'est qu'on est passé à travers le premier livre dans la première semaine. On avance vraiment vite. Je dois me discipliner et travailler de manière assidue afin de conserver le rythme.

J'ai exploré un peu les alentours, mais j'ai pas encore pris de photos. C'est quelque chose qu'il faudrait que je commence à faire pour montrer aux gens de quoi les choses que je vois ont l'air, mais en même temps, j'ai l'impression qu'il y a tellement de choses à montrer.

vendredi 3 septembre 2010

La fois où j'ai failli me faire voler mes organes

D'après moi, il n'y a pas que la circulation dont on doit se méfier à Pékin. Hier midi, je marchais avec deux nouveaux amis que j'ai rencontré à la recherche d'un restaurant musulman qu'un d'entre eux voulait essayer. 

À un moment, on rencontre un homme chinois qui commence à nous parler en anglais. Il voulait savoir si nous étions des étudiants de l'université, avant de nous dire qu'il travaillait pour CCTV (la télévision d'état chinoise) et qu'il cherchait des modèles occidentaux pour un tournage de publicité à Tianjin.

Il nous raconte ça en nous disant qu'on va être payé, mais qu'il faut absolument lui envoyer notre photo par courriel aujourd'hui parce que le tournage va avoir lieu deux jours plus tard. C'était beaucoup trop bizarre. On a jeté sa carte, mais dire qu'on a failli être des vedettes de la télévision chinoise...

jeudi 2 septembre 2010

Premières heures à Pékin

Premier jour à Pékin. Je suis arrivé hier vers 16h45 après presque vingt-quatre heures de voyage. Ça super bien été, mais j'ai eu bien peur que ça se complique quand je suis arrivé à l'aéroport. J'ai trouvé un guichet automatique pour retirer de l'argent, mais il ne prenait pas ma carte de débit. Heureusement que tout est vraiment abordable ici. J'ai réussi à survivre jusqu'à cet après-midi, mais je viens de trouver un guichet de la Banque de l'agriculture et du commerce qui a pris ma carte.

Il n'y a vraiment pas beaucoup de Chinois qui parlent anglais. Je réussis quand même à bien me débrouiller en demandant à des étudiants qui sont meilleurs que moi de m'aider. Je crois que mon niveau pitoyable de mandarin n'est pas un trop grand obstacle. Les gens ici sont très gentils. Le chauffeur du taxi que j'ai pris à l'aéroport ne savait pas où se trouvait mon université, même avec l'adresse, mais lorsqu'il est arrivé à un point où il ne savait pas par où aller, il est descendu du véhicule pour courir dans la rue et demander son chemin. En plus de ça, quand on est arrivé, il m'a laissé avec une professeur d'anglais qui m'a vraiment bien guidé.

Je suis avec un colocataire thaïlandais dans ma chambre. Il ne parle pas anglais ni mandarin. Ça va bien. On développe notre créativité pour se faire comprendre. J'ai hâte d'apprendre à mieux parler pour qu'on puisse se comprendre.

J'ai passé la journée d'aujourd'hui à explorer le campus de l'université pendant que je m'occupais de mon inscription. Il me reste encore quelques détails à régler pour ça, mais je devrais terminer demain matin et ensuite pouvoir acheter ce qu'il me manque. Je veux pas trop acheter de choses tout de suite parce que je sais que je dois déménager dans une autre résidence le dix septembre pour je sais pas trop quelle raison.