jeudi 9 décembre 2010

La fois où il y a failli y avoir un blog en moins.

Ça m'a pris vraiment du temps avant d'ajouter quelque chose d'autre à mon blog. J'ai reçu plusieurs demandes. Apparemment, il y des personnes qui voudraient que j'écrives plus souvent. Je me suis dit que je donnerais des nouvelles, juste pour expliquer pourquoi j'écris pas très souvent.


Au début, mon idée, c'était d'ajouter des choses vraiment souvent pour que tout le monde à qui j'ai envie de donner des nouvelles ait un endroit où aller pour savoir ce qu'il m'arrive. L'histoire, c'est qu'après trois mois, je me suis fait une routine. Je me suis fait des amis, j'ai commencé à avoir mes petites habitudes et j'apprends de plus en plus. 

Je passe beaucoup de temps à étudier présentement. J'ai réellement jamais travaillé aussi fort. Ce qui arrive, aussi, c'est que toutes les petites choses qui pourraient être intéressantes pour les gens, je m'y suis habitué. Peu à peu, je les vois plus vraiment. Elles sont devenues normales. J'ai l'impression de rien avoir à dire, parce que je voudrais avoir quelque chose d'autre à raconter que ma vie ordinaire. 

J'ai pensé quelques fois à supprimer mon blog. Enregistrer tout les textes, juste au cas où je voudrais les relire plus tard, et tout fermer ça. J'arrive pas à y écrire, parce que je peux difficilement faire quelque chose de journalistique et qu'il y a plein de choses que je veux pas réellement dire, parce que les expériences de vie ne se racontent pas bien. Souvent, ça prend du temps pour réfléchir. Jusqu'à maintenant, il existe encore. Je sais pas si je vais le garder, mais pour l'instant il reste là et je l'aurai pour les moments où je voudrai ajouter quelque chose.


jeudi 18 novembre 2010

Postsecret

C'est la même chose chaque semaine. J'attends toujours le dimanche avec impatience parce que c'est le jour où Frank Warren met en ligne les nouvelles cartes postales de la semaine sur son blog, Postsecret. Certains secrets font sourire, d'autres sont tristes, mais ça fait toujours du bien de voir qu'on est pas les seuls à avoir des problèmes et des travers. Aussi, j'aime vraiment pouvoir voir quelles sont les valeurs des autres quand ils s'expriment sans gêne, étant donné que c'est anonyme. Je sais que c'est pas nouveau, mais je voulais en parler ici juste au cas où ça permettrait à quelqu'un de découvrir le projet qui a déjà mené à la publication de cinq livres.

samedi 6 novembre 2010

Deux mois plus tard

Après deux mois à Pékin, petit bilan: «On s'en sort bien». C'est pas toujours facile, mais plus le temps passe et mieux ça va. J'ai appris comment ça marchait pour se faufiler dans des foules plus compactes que la plus compacte des foules canadiennes. Je suis aussi capable de me faire une place dans le métro à l'heure de pointe, quand je me cogne pas après les cadres de portes et les poteaux d'appuis qui sont assez bas. J'ai encore des progrès à faire pour négocier les prix par exemple, mais bon. On peut pas tout comprendre du premier coup.

En ce qui concerne les cours, je crois que les choses se placent. Au début, je trouvais ça vraiment difficile. Le rythme était vraiment rapide parce qu'on apprends environ une quinzaine de caractères par jour et une notion de grammaire. Avec vingt-six heures de cours par semaine, je finissais par passer mes soirées entières à faire mes devoirs et à étudier, mais ça a payé. Plus on voit de choses, plus c'est facile d'apprendre le nouveau. Avec le temps, tu développe des techniques pour apprendre plus rapidement. Ça devient plus facile aussi, parce que les caractères sont tous fait avec des composantes qui reviennent souvent. Il faut juste apprendre à les reconnaître.

Les examens de mi-session ont eu lieu cette semaine et on a déjà reçu le quatrième livre de la session. Comme vous pouvez pouvez le voir sur les photos ci-dessous, les dialogues des livres précédents étaient accompagnés du pinyin (un alphabet qui permet de savoir comment lire le caractère et sur quel ton prononcer les syllabes). Dans le nouveau livre, il y en a plus. Ça veut dire qu'il faut absolument que tu déjà connaisses la prononciation du caractère pour lire le texte à voix haute.

Troisième livre avec pinyin (lecture facile). 
Quatrième livre sans pinyin (lecture plus difficile).
Il y en a peut-être que vont trouver que ça a l'air impossible à lire (c'est pas pour rien qu'on dit «c'est du chinois»), mais ça a juste l'air pire que ça l'est. Avec chaque leçon il y a la liste des nouveaux caractères, leur signification en anglais et le pinyin.

dimanche 17 octobre 2010

Visite de Tianjin

Moi et mes camarades de classes, on a récemment appris que notre bourse d'étude nous permettrait aussi de participer à quelques excursions. C'est comme ça qu'on s'est retrouvé hier à visiter la ville de Tianjin. 

Tianjin, c'est un petit village à côté de Pékin. Juste dix millions d'habitants. C'est comme le Saguenay dans le fond. Non, sans blagues, c'est quand même la cinquième ville la plus peuplée du pays. Ce fut un voyage très bref, puisqu'on a passé une seule journée et qu'il a fallu faire trois heures de routes à l'aller et au retour.

On est arrivé en avant midi vers neuf heures dans le quartier de style italien. Ils ont ça à Tianjin, parce que plusieurs pays occidentaux y ont ouvert des concessions pendant la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Ça fait changement de ce qu'on voit de la Chine habituellement, mais il faut dire que c'est pas nécessairement spectaculaire puisqu'on est pas mal habitué de voir ça. Les chinois eux, par contre, ont l'air de vraiment aimer le décors. On pouvait voir de nombreux couples qui venaient pour prendre des photos pour leur mariage. 



Une autre différence avec Pékin, c'est qu'il y a plus d'espace. On dirait qu'il y a plus d'air qui circule entre les édifices alors on à l'impression que c'est plus propre et moins pollué, à moins qu'on ait simplement eu droit à une belle journée. Il y a plusieurs grands édifices à l'architecture impressionnante dont une grande roue rappelant étrangement le London Eye qui enjambe la rivière.


J'oubliais qu'on a dîné dans un restaurant. C'était comme un buffet chinois, mais en Chine, alors la nourriture était vraiment chinoise, mais pas comme celle des buffets chinois, ni celle des vrais restaurants chinois. Bref, c'était juste un buffet en Chine. J'ai pas vraiment compris comment ça fonctionnait je crois. C'était un peu mal organisé parce que tout le monde devait se battre pour se servir dans les plats d'accompagnement et c'était le cuisinier qui venait te servir à ta table. J'aurais probablement aimé qu'on nous explique un peu mieux comment ça allait fonctionner, mais c'est souvent comme ça ici.

Ensuite, on a terminé la journée en se promenant dans un quartier plus traditionnel chinois tout près du port. Il y avait beaucoup de boutiques ou on pouvait acheter toutes sortes d'objets artisanaux. C'est pas mal tout ce qu'on trouvait là en fait. On a dû retourner à Beijing à trois heures de l'après-midi. C'est un peu dommage, parce que j'ai entendu dire que les édifices de Tianjin étaient encore plus beaux dans les lumières du soir. Ça sera peut-être pour une prochaine fois.

jeudi 7 octobre 2010

Parce qu'on vit toujours dans le passé

À la suggestion de Mme Lemay, une ancienne enseignante, je viens de survoler la version .pdf de la première édition de La Pige de cette année. C'est fou comment ça m'a rappelé des souvenirs. Quand j'y repense, je me rappelle combien on était toujours stressé. On avait toujours mille choses à faire. Quand c'était pas des retours d'appels qu'on attendait, c'était une converse à préparer ou un reportage à monter. On croyait jamais s'en sortir. Pourtant, on finissait toujours par y arriver.

Aujourd'hui, j'ai l'impression que c'était vraiment le bon temps, même si on trouvait toujours quelque chose pour se plaindre. L'ambiance me manque, ou c'est peut-être juste la routine. Marcher dans la neige jusqu'à l'arrêt d'autobus le matin pour passer quinze minutes avec les jeunes qui étudient au Séminaire de Chicoutimi. Arriver dans le pavillon ATM, les écouteurs du iPod bien enfoncés dans les oreilles, s'installer au même ordinateur qu'à l'habitude et commencer à travailler un peu avant d'aller manger un bagel avec du fromage Philadelphia à la cafétéria.

C'est dommage que ça soit souvent quand quelque chose est terminé qu'on prenne pleinement conscience de combien on était bien. Ça doit être notre cerveau qui est fait pour fonctionner comme ça, mais aujourd'hui, j'aimerais dire aux étudiants de profiter des moments passés dans le local de La Pige avant que ça se termine parce que ça passe tellement vite. Aujourd'hui, je suis en Chine et j'ai les blues. Je peux pas retourner à Jonquière et tout retrouver comme avant, mais je peux essayer de profiter des moments que je vis présentement, ici.

jeudi 30 septembre 2010

Retour à BLCU

Je savais qu'être en Chine serait un bon exercice de réflexion pour moi. C'est-à-dire que je me suis toujours attendu à devoir prendre beaucoup de temps pour réfléchir sur ce que je vis pour le comprendre. C'est une des raisons pour lesquelles j'hésite toujours un peu à me mouiller et à donner mes impressions sur ce que je vois.

Il y a quand même une chose évidente que j'ai retenu après avoir travaillé dans une troupe de danse chinoise contre mon gré. C'est qu'il ne faut jamais tenir ce qu'un Chinois te dit pour une promesse. J'irais pas jusqu'à dire qu'ils sont menteurs, mais lorsqu'ils organisent quelque chose, il y a toujours une personne tout en haut qui décide. Tu sais pas vraiment c'est qui, mais les directives viennent de lui. Il dit bien des choses et apparemment il sait ce qu'il veut comme résultat, mais le problème, c'est qu'il change souvent d'idée.

Quelques jours avant de partir répéter, j'avais décidé d'aller voir une des personnes en charge de l'organisation des répétitions pour lui dire que j'étais plus intéressé à participer au projet. Tout le monde dans ma classe me disait qu'on ratait seulement deux jours de cours, mais je venais de réaliser qu'on en manquerait réellement cinq.

Il faut quand même spécifier que je suis pas juste arrivé dans le bureau de cette personne-là pour lui demander de retirer mon nom de la liste. J'ai dû appeler mon professeur qui était pas trop certain, comme d'habitude, de si je pourrais abandonner le projet. Mais bon, vous m'imaginez arriver dans le bureau de la professeur, avec toute ma détermination, pour lui dire que je voulais être placé dans une autre classe pendant l'absence de mes camarades des autres élèves de mon groupe. Je lui ai expliqué que j'étais vraiment pas d'accord et que je trouvais qu'ils nous avaient pas mal forcés à participer, même si à peu près tout le monde avait dit oui.

En tout, j'ai discuté avec cette femme-là pendant au moins vingt minutes. Elle m'a expliqué plein de belle choses, comme le fait que cette expérience me permettrait d'apprendre sur la culture chinoise d'une façon différente. Elle disait aussi qu'ils avaient choisi de prendre une classe complète parce que le professeur pourrait enseigner à ses élèves pendant les temps libres et que ça, on en aurait beaucoup, en me faisant remarquer l'âge avancé des chorégraphe qui devrait les empêcher de travailler sur de trop longues périodes. À la fin, elle m'a demandé si il y avait la moindre chance que je revienne sur mon idée. Elle était prête à enlever mon nom de la liste, mais tout ça a finit par me convaincre d'y aller pour tenter l'expérience en me disant que je pouvais essayer quelque chose de différent. J'étais convaincu que c'était juste un problème de communication avec mon professeur aux aptitudes d'anglais limitées qui faisait que je m'étais opposé à l'idée. Je me suis même arrêté à penser pour voir si je m'étais senti manipulé, mais j'étais convaincu d'avoir simplement fait le meilleur choix pour moi.

Notre dernière représentation a eu lieu hier, alors on est revenu à l'université. Au bout du compte, je crois que je me suis totalement fait avoir. Parce que jusqu'à maintenant, rien de ce qu'on nous avait dit était vrai. Ils nous ont juste dit tout ce qu'ils pensaient pouvoir utiliser pour nous convaincre. Notre professeur nous a rien enseigné. Jamais. Ça, c'est probablement parce que les chorégraphes nous ont fait travailler à longueur de journée. Du matin au soir, on a répété. Une chance qu'ils étaient vieux, parce que je crois que j'en serais jamais sorti vivant si ils avaient eu trente ans de moins.

En plus de ça, la productrice du spectacle montait toujours sur la scène en criant des choses pour nous dire quoi faire, avant de nous demander si on comprenait bien, pour continuer à parler en chinois quand on venait de lui dire qu'on comprenait pas. Les chorégraphes ont passé leur temps à changer la chorégraphie et on m'a dit que je devais pas m'attendre à recevoir des points boni pour avoir sacrifié cinq jours de cours.

On est revenu à l'école ce matin pour une journée avant une semaine complète de congé pour la fête nationale. Notre professeur nous a expliqué qu'on devrait travailler vraiment fort pendant la prochaine semaine pour rattraper le retard qu'on a pris (grâce à son projet, mais ça, il l'a pas dit). Ça m'a un peu découragé, parce qu'on peut déjà voir la différence avec les progrès que les élèves qui sont restés ont fait.

Au moins, tout ce temps qu'on a passé ensemble a permis aux élèves de ma classe de se rapprocher et de rencontrer de nouvelles personnes. J'ai quand même réussi à tirer une morale de cette histoire, mais j'ai hâte de voir si je vais réussir avec le temps à trouver autre chose de positif. On s'en reparlera quand je reviendrai à la maison pour voir.

lundi 20 septembre 2010

Mon premier échec scolaire chinois

Pour continuer dans la lignée du «Expliquez-moi ce qu'il se passe ici quelqu'un parce que je comprends rien», je reviens tout juste d'un examen de mathématiques. J'ai essayé de comprendre pourquoi j'avais à faire ça et on m'a dit que je devrais suivre des cours de mathématiques et d'informatique la session prochaine. Moi qui croyais que je venais apprendre le chinois pour entrer à l'université en relations internationales...

Quoi qu'il en soit, ce fut un échec total. On s'entend que j'ai pas eu de cours de mathématiques depuis trois ans et que j'avais pas de calculatrice. Il y avait dix problèmes d'algèbre avec des fonctions, des sinus, des cosinus et des graphiques à dessiner. Je crois que j'ai essayé trois numéro. C'est bon si j'en ai réussi un.

dimanche 19 septembre 2010

Danse traditionnelle - Deuxième épisode

Il y a eu de nouveaux développements dans l'histoire du spectacle de danse ce matin. Voilà que Guō lǎo shī (professeur Guō) arrive en nous disant cette fois que les plans ont changés. Alors qu'on devait à l'origine se présenter à cinq ou six pratiques pour préparer le numéro de danse du premier octobre, le ministère de l'Éducation a décidé que nous devrions passer six jours, du vingt-trois au vingt-neuf septembre, dans un hôtel en banlieue de Pékin pour apprendre notre chorégraphie. 

C'est du sérieux, parce qu'on va passer sur CCTV. Je sais pas pourquoi, mais on dirait que la Chine fait tout pour que je passe à la télévision. J'étais encore une fois vraiment pas d'accord. Est-ce que ça veut dire qu'on va rater une semaine d'école complète pour aller apprendre une chorégraphie qu'on va présenter à la télévision? 

Je crois que j'ai été le seul élève de ma classe à m'opposer à l'idée, parce que j'avais pas l'intention de perdre une semaine complète d'étude dans la session. M. Guō a réussi a convaincre tout le monde en expliquant qu'on ratait juste quatre jours d'école et que ça se rattraperait facilement. En plus de ça, il va être avec nous, alors il dit qu'on peut apporter nos livres, étudier un peu et lui poser des questions.

Je sais vraiment pas quoi penser de ça. L'événement auquel on participe est supposé commémorer quelque chose comme le soixantième anniversaire de l'ouverture de la Chine aux étudiants étrangers. Si je comprends bien, on va participer à quelque chose qui sert, encore une fois, à montrer au monde entier combien la Chine est grande et belle. 

Normalement, j'aurais tendance à refuser de faire ça. C'était mon idée au départ. Sauf qu'en venant en Chine, je m'étais clairement dit que je voulais pas venir ici pour crier au scandale devant les différences et les injustices. Je voulais voir la Chine et apprendre à la comprendre. Ça fait que si je suis ce raisonnement, j'imagine que je devrais participer et juste vivre cette expérience en tentant d'en tirer tout ce que je peux. 

Vous en pensez quoi?

samedi 18 septembre 2010

Bénévoles recherchés

Cette semaine, une fille qui est dans ma classe m'a proposé quelque chose. Elle voulait savoir si ça m'intéresserait de participer à un numéro de danse traditionnelle chinoise que notre université va présenter au cours d'une activité qui va avoir lieu dans le cadre de la fête nationale, le premier octobre, sur le campus de Peking University. Plusieurs universités de Beijing doivent préparer des numéros et BLCU était à la recherche d'étudiants internationaux intéressés à s'impliquer pour montrer aux gens combien ses étudiants s'intéressent à la culture chinoise.

Au début, l'expérience avait l'air intéressante. J'ai voulu aller voir, pour au moins savoir de quoi ça avait l'air, mais j'ai finalement décidé de ne pas me déplacer. Avec vingt-six heures de cours par semaine, en plus des devoirs et de l'étude. J'aimais mieux ne pas m'investir là-dedans, puisqu'il fallait se présenter à plusieurs répétitions.

Je sais pas encore comment tout marche ici, mais parfois, il y a des choses qui me frustrent un peu. J'arrive pas à dire si c'est simplement parce qu'une partie de l'information qui nous est transmise se perd dans la traduction vers l'anglais, mais je vous explique.

Vendredi matin, notre professeur arrive en classe. Il nous annonce que notre groupe a été choisi pour participer au dit numéro de danse et qu'il faut se rendre à la répétition le soir même. Selon lui, nous avons été choisis parce que notre classe compte des personnes de nationalités variées. On se retrouve donc à tous devoir se rendre aux répétitions pour apprendre la chorégraphie.

La chose qui me frustre, voyez-vous, c'est que j'avais cru être capable de juger moi-même de ce à quoi je peux et je peux consacrer du temps. À la place, on nous a désigné volontaires. Le professeur m'a demandé si j'avais des obligations, comme aller à l'église, parce que ça aurait apparemment pu me permettre d'être exempté de ça. J'étais vraiment pas d'accord avec la façon dont on nous a demandé de venir, mais finalement, je me suis dit que tant qu'à être en Chine, aussi bien faire les choses comme les Chinois les veulent pour voir comment c'est.

samedi 11 septembre 2010

Jour 11

J'ai réussi à survivre à ma première semaine de cours. Les classes sont vraiment exigeantes. Je crois que je suis plus habitué à rester assis pendant quatre heures dans une classe à écouter un professeur. C'est vraiment différent de ce que j'ai fait au cours des trois dernières années.

Cette semaine, on a vu toute la prononciation. C'était très répétitif, parce qu'il fallait voir tous les sons, sur tous les tons et les pratiquer. Je suis quand même content d'avoir revu ça, parce que ma prononciation est horrible. Je vais devoir écouter le CD qui vient avec mon cahier souvent pour me faire une oreille.

Aujourd'hui, j'ai passé l'après-midi à pratiquer les caractères que j'ai déjà appris. Je crois qu'avec la pratique, c'est pas si difficile que ça. C'est toujours les mêmes traits et c'est pas si difficile de comprendre l'ordre dans lequel les faire jusqu'à date.

Ce qui est fou, c'est qu'on est passé à travers le premier livre dans la première semaine. On avance vraiment vite. Je dois me discipliner et travailler de manière assidue afin de conserver le rythme.

J'ai exploré un peu les alentours, mais j'ai pas encore pris de photos. C'est quelque chose qu'il faudrait que je commence à faire pour montrer aux gens de quoi les choses que je vois ont l'air, mais en même temps, j'ai l'impression qu'il y a tellement de choses à montrer.

vendredi 3 septembre 2010

La fois où j'ai failli me faire voler mes organes

D'après moi, il n'y a pas que la circulation dont on doit se méfier à Pékin. Hier midi, je marchais avec deux nouveaux amis que j'ai rencontré à la recherche d'un restaurant musulman qu'un d'entre eux voulait essayer. 

À un moment, on rencontre un homme chinois qui commence à nous parler en anglais. Il voulait savoir si nous étions des étudiants de l'université, avant de nous dire qu'il travaillait pour CCTV (la télévision d'état chinoise) et qu'il cherchait des modèles occidentaux pour un tournage de publicité à Tianjin.

Il nous raconte ça en nous disant qu'on va être payé, mais qu'il faut absolument lui envoyer notre photo par courriel aujourd'hui parce que le tournage va avoir lieu deux jours plus tard. C'était beaucoup trop bizarre. On a jeté sa carte, mais dire qu'on a failli être des vedettes de la télévision chinoise...

jeudi 2 septembre 2010

Premières heures à Pékin

Premier jour à Pékin. Je suis arrivé hier vers 16h45 après presque vingt-quatre heures de voyage. Ça super bien été, mais j'ai eu bien peur que ça se complique quand je suis arrivé à l'aéroport. J'ai trouvé un guichet automatique pour retirer de l'argent, mais il ne prenait pas ma carte de débit. Heureusement que tout est vraiment abordable ici. J'ai réussi à survivre jusqu'à cet après-midi, mais je viens de trouver un guichet de la Banque de l'agriculture et du commerce qui a pris ma carte.

Il n'y a vraiment pas beaucoup de Chinois qui parlent anglais. Je réussis quand même à bien me débrouiller en demandant à des étudiants qui sont meilleurs que moi de m'aider. Je crois que mon niveau pitoyable de mandarin n'est pas un trop grand obstacle. Les gens ici sont très gentils. Le chauffeur du taxi que j'ai pris à l'aéroport ne savait pas où se trouvait mon université, même avec l'adresse, mais lorsqu'il est arrivé à un point où il ne savait pas par où aller, il est descendu du véhicule pour courir dans la rue et demander son chemin. En plus de ça, quand on est arrivé, il m'a laissé avec une professeur d'anglais qui m'a vraiment bien guidé.

Je suis avec un colocataire thaïlandais dans ma chambre. Il ne parle pas anglais ni mandarin. Ça va bien. On développe notre créativité pour se faire comprendre. J'ai hâte d'apprendre à mieux parler pour qu'on puisse se comprendre.

J'ai passé la journée d'aujourd'hui à explorer le campus de l'université pendant que je m'occupais de mon inscription. Il me reste encore quelques détails à régler pour ça, mais je devrais terminer demain matin et ensuite pouvoir acheter ce qu'il me manque. Je veux pas trop acheter de choses tout de suite parce que je sais que je dois déménager dans une autre résidence le dix septembre pour je sais pas trop quelle raison.

vendredi 13 août 2010

«[...] my heart keeps beating like a hammer.»

Je sais pas si c'est comme ça pour tout le monde, mais dans mon cas, il y a des chansons qui veulent dire tellement de choses. C'est différent pour chacun, mais je crois que c'est surtout émotif. Ça dépend de l'état d'esprit dans lequel tu es quand tu entends la chanson, de la façon dont tu l'interprètes, de plusieurs facteurs finalement.

Il y a une chanson du groupe Metric que j'aime énormément. J'ai trouvé il y a quelques mois une vidéo dans laquelle la chanteuse, Emily Haines, explique un peu la démarche qui a mené à la création de leur dernier album. La façon dont elle est allée s'isoler à Buenos Aires, un endroit où elle ne connaissait personne, pour se retrouver seule face à qui elle est réellement.



Lorsque j'ai écouté ce vidéo pour la première fois, je l'ai trouvé génial. J'espère sincèrement réussir à vivre quelque chose de semblable en allant en Chine.

mercredi 4 août 2010

Vingt-six dodos

Cette semaine, j'ai l'impression que toutes les choses ont commencé à débouler. Premièrement, mon travail pour le programme Explore se termine samedi. Les élèves vont commencer à partir. Ça fait toujours bizarre quand ça s'arrête et que, tout à coup, on dirait que t'es plus habitué à penser à autre chose qu'au Centre linguistique.

Hier matin j'ai envoyé mon formulaire de demande de visa. J'ai reçu un appel de l'agence de voyage ce matin parce que, dans ma nervosité, j'avais oublié d'écrire la date prévue de mon départ. J'ai aussi reçu mon billet d'avion il y a quelques minutes. Je décolle de Bagotville le 31 août à 6h05 du matin. Après deux escales à Montréal et Toronto et près de vingt-deux heures, je devrais finalement arriver à Beijing. Normalement je serai de retour au Saguenay le 6 juillet 2011. 

Ça, ça veut dire qu'il me reste vingt-sept dodos ici, mais je suis prêt à parier que ça va plutôt être vingt-six. Je risque de ne pas dormir la dernière nuit. 

dimanche 20 juin 2010

Quand tu comprends que t'es bien parti

Quelqu'un m'a déjà dit de donner au suivant. Je crois que cette personne-là savait que j'étais le genre à vouloir continuer une chose comme ça. Reste que, des fois, j'ai vraiment peur de jamais réussir à redonner autant que ce que j'ai reçu dans la vie. Est-ce que je peux combler la balance en essayant d'être le plus reconnaissant possible?

Hier, c'était le souper spaghetti que mes parents organisaient. Ils ont eu cette idée pour m'aider à amasser de l'argent, parce que la bourse que j'ai reçu pour aller étudier en Chine couvre pas exactement toutes mes dépenses. Ça va me donner un autre très bon coup de pouce.

J'ai trouvé ça fou de voir combien les gens sont fiers de toi quand t'as des projets qui sortent de l'ordinaire. Comment ils sont content pour toi, pis qu'ils sont prêts à embarquer avec toi et à t'aider.

mercredi 12 mai 2010

Je suis boulimique


Même si j'ai jamais été un grand amateur de littérature, j'ai toujours trouvé que les livres avaient quelque chose de spécial. Pas comme si c'était une chose vivante, mais presque.

Récemment, j'ai acheté plusieurs livres. Des romans dont j'avais déjà entendu parler, et que je m'étais promis de lire un jour. J'ai l'impression que j'ai fait ça juste parce que je sais que je vais peut-être être longtemps sans avoir l'occasion de lire des livres en français. Présentement, je suis en vacances. J'ai terminé l'école et je ne travaille pas avant le 28 juin, alors j'en profite pour lire.

Je me suis demandé, un moment, pourquoi est-ce que, tout à coup, j'avais aussi envie de tout lire. C'est comme l'angoisse de manquer de quelque chose. Comme une sorte de matérialisme, parce que l'idée, c'est d'emmagasiner les livres dans ma tête.

samedi 8 mai 2010

«When you leave home, you can never come back.»

J'avais perdu l'habitude d'être à Jonquière. Je dis ça parce que je suis revenu du Nouveau-Brunswick avec mes parents en fin d'après-midi. Ils étaient venus me trouver à Caraquet. J'ai pu leur faire visiter un peu le coin et leur présenter les gens que j'y ai rencontrés.

Le stage s'est très bien passé. Cette semaine, j'ai demandé au rédacteur en chef de l'Acadie Nouvelle, M. Saint-Cyr, s'il serait intéressé à acheter des textes que j'écrirai en Chine. Il a dit oui. Il aimerait que je lui envoie des portraits, des textes assez humains, pour permettre aux lecteurs de comprendre qui sont les Chinois. Je suis vraiment content.

De retour dans le noir de ma chambre, j'écoute encore la musique qui rappelle de vieilles choses à la seule lumière de l'écran de mon ordinateur. Je suis revenu avec plus d'expérience, mais surtout, plus de souvenirs. Même après seulement cinq semaines, ça m'a fait quelque chose de partir. Je m'ennuie déjà du vent, des planchers qui craquent, du bruit des grillons la nuit et des gens qui ont un accent, moins pressés que ceux d'ici.

dimanche 18 avril 2010

La pensée du jour

Aujourd'hui, quelqu'un m'a dit qu'il ne fallait jamais s'empêcher de faire quelque chose parce qu'on a peur. J'étais déjà au courant, mais ça m'a vraiment fait du bien de l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre.

samedi 10 avril 2010

Le monde est p'tit ici

Plus le temps passe et plus j'aime Caraquet. J'ai découvert un endroit cette semaine. Un petit resto qui s'apelle le Café Phare.

Jeudi midi, j'étais au journal et j'étais pas motivé pour pédaler jusque chez moi pour dîner. Ça fait que je suis parti dans le sens inverse, vers le centre-ville. J'arrive devant le restaurant qui est situé dans une vieille maison rouge et j'entre. L'ambiance est particulière. Je m'attendais pas à trouver ça ici. À l'intérieur, il y a des grosses poutres de bois teint en bleu au plafond. Deux des murs sont verts pas foncé, les autres sont couleur crème. On voit que la maison a de l'âge.

La musique qui joue apporte beaucoup à l'ambiance. Des chansons françaises de chanteurs dans le style Charles Aznavour, Carla Bruni et des trucs encore plus vieux que je connais pas du tout. Le menu est écrit sur une grande ardoise accrochée au mur, le saumon est vraiment bon. C'est quelque chose que je me serais plutôt a voir dans un petit restaurant de style urbain-tendance de Montréal ou Québec. J'en dis pas plus là-dessus. De toute façon, j'arriverai pas à tout expliquer ce que je voudrais dire.

Quand on dit que tout le monde se connaît ici, c'est vraiment vrai. Hier j'ai rencontré la femme de Jean-Mari, Johanne. Elle travaille au Café Phare justement, et me racontait que quand je suis venu cette semaine, les gens m'ont remarqué. Apparemment que les employés qui travaillaient dans la cuisine regardaient tous par un trou entre les portes, pis qu'ils se demandaient c'était qui le grand gars que personne connaît, assis dans la salle à manger. J'ai trouvé ça assez comique.

lundi 5 avril 2010

Jérémie en Acadie

Ça y est, je suis arrivé à Caraquet tard jeudi soir. J'ai déjà eu le temps de m'installer et de visiter un peu les alentours. Au début, j'ai eu peur de m'ennuyer, mais je crois que j'aime beaucoup la ville. Les gens sont avenants. J'en ai vu très peu ne pas retourner mes sourires. Et puis il y a la mer, et les bateaux de pêche.



Le gîte où j'habite est très bien. Ma chambre est probablement trois fois grande comme celle chez mes parents. Elle contient une télévision, et j'ai accès à une cuisine commune bien équipée. J'ai tout ce qu'il me faut. Tous les planchers sont en bois franc et les meubles aussi sont en bois. C'est vraiment vieux. La maison appartient à la même famille depuis longtemps.

Le propriétaire, Guy Beaucage, est très gentil. Il réussit toujours à m'accommoder si j'ai besoin de quelque chose. Il habite pas ici, mais il passe tous les jours pour s'occuper de l'entretien. Il m'a même invité à «bruncher» avec sa famille pour Pâques hier matin, dans la maison à côté. J'avais déjà déjeuné, mais je suis quand même allé prendre un café avec eux et on a discuté dans la salle à manger, puis sur la galerie devant la maison en prenant le thé. J'aime pouvoir leur poser toutes sortes de questions sur la région et la communauté, mais aussi discuter de plein d'autres sujets. Ils sont cultivés et intéressants.

J'ai eu du temps en fin de semaine pour me promener un peu. Heureusement que j'ai un vélo, parce que la ville est faite sur le long. Le centre-ville doit être à sept ou huit kilomètres. Il y a tout ce qu'il faut par contre. Même un restaurant qui s'appelle Mitchan Sushi. Monsieur Beaucage me racontait que c'est un Japonais qui est venu s'installer ici qui tient ça avec ses deux filles qu'il a eu avec une Acadienne, si je me trompe pas. Apparemment qu'il faut réserver vraiment tôt à l'avance pour avoir une table. Je vais essayer d'aller y manger pour voir de quoi ça a l'air.

C'était le premier jour de mon stage aujourd'hui. Je vais commencer en ne faisant que de l'observation. Aujourd'hui, j'ai suivi le journaliste à qui je suis attitré, Jean-Mari Pître, pour faire une entrevue avec le maire du village de Bertrand. Il va bientôt ouvrir un musée de la bière et souhaite mettre sur pied un Oktoberfest qui aurait lieu chaque année.

Demain, on va à Miramichi pour couvrir le procès pour le meurtre d'Hillary Bonnell. Je suis vraiment content, parce que j'avais entendu parler de cette affaire-là l'automne passé. La fille de seize ans était disparue en septembre dernier, et la communauté autochtone de laquelle elle faisait partie s'était mobilisée pour faire des recherches. Ils avaient fouillé les bois et même des granges et des maisons, il me semble, sans demander les permissions. Ça avait inquiété la population. J'ai vraiment hâte de voir comment ça va être, en plus que le procès est en anglais.

mardi 23 février 2010

Tous les chemins ne mènent pas à Caraquet.

C'est officiel, ma chambre à Caraquet est réservée. Dans trente-six jours j'y serai. Je pense avoir réussi à trouver un endroit assez bien situé. Le propriétaire m'a expliqué dans un courriel que la maison se trouvait à deux kilomètres des bureaux de l'Acadie-Nouvelle, et à environ quatre kilomètres de l'épicerie. Ça peut avoir l'air un peu loin, mais il dit qu'il a des vélos et que c'est très agréable sur la piste cyclable, au bord de la mer, à cette période de l'année.

La semaine dernière, j'avais commencé à regarder comment je pourrais me rendre là-bas. J'ai failli désespérer quand j'ai constaté que ça serait compliqué, autant en train qu'en autobus. Le train passe par Montréal. En plus du grand détour, le chemin de fer se rend pas plus loin que Bathurst. Vingt-quatre heures à regarder les arbres défiler qui se terminent par un trajet en taxi d'environ une heure. J'ai tout de suite éliminé la possibilité de l'autobus quand la réceptionniste d'Intercar m'a transféré à une autre femme qui a finit par m'expliquer, après avoir cherché pendant probablement cinq minutes, que je devrais sûrement dormir à Québec, ou à Rivière-du-Loup. Pas une bus qui se rend plus près que Bathurst, encore une fois.

Vendredi soir, j'expliquais à mes parents qu'il y a une carte d'identification étudiante internationale (ISIC) qui permet d'économiser vraiment beaucoup sur le billet de train. C'est au point où même après avoir acheté un billet d'autobus pour un aller-retour entre Jonquière et Québec, parce que c'est l'endroit le plus près où je peux me la procurer, j'économise encore. Je m'attendais pas à ça, mais mon père m'a proposé d'aller me reconduire en voiture à Caraquet, puis de venir me chercher à la fin du stage, le huit mai. Un petit voyage père-fils qui réduit les dépenses et le temps de déplacement à un peu moins de dix heures. Ça fait bien mon bonheur.

mercredi 3 février 2010

Dàjiā hǎo!

J'ai eu mon premier cours de mandarin hier soir. On est un groupe d'environ douze ou quinze personnes. C'est quand même beaucoup. J'avais entendu dire qu'il y a des sessions où il y a même pas le nombre minimal d'inscriptions pour que le cours se donne (8 personnes).

On a commencé pas si doucement. J'ai l'impression que ça va m'être très utile quand je vais arriver en Chine. J'étais assis avec l'autre femme qui a reçu la même bourse que moi, puis on essayait de s'imaginer à l'université, dans deux an. On en revenait pas, c'est trop bizarre. Il faut commencer par apprendre à écrire en pinyin (une écriture utilisant l'alphabet latin) quand on apprend le mandarin, mais à l'université on va devoir écrire en sinogrammes. Ça va clairement être ça le plus difficile, mais j'ai vraiment hâte.

mercredi 27 janvier 2010

Pas game d'écrire un blog sur mon non-voyage.

J'ai voulu commencer à écrire un blog l'été dernier. Tous mes amis partaient dans des endroits lointains comme l'Alberta, la Pologne, l'Italie ou encore la Turquie. Jonquière était pas mal vide. L'idée, c'était de me convaincre qu'à Jonquière, on peut en vivre aussi des aventures. Je voulais me le prouver. Mais finalement, j'ai jamais rien écrit.

J'ai fini par me trouver un travail de moniteur au Centre linguistique. C'était vraiment plaisant. J'ai rencontré des amis que je suis vraiment content d'avoir connus. J'ai pas eu besoin de voyager finalement, et j'ai quand même découvert beaucoup de choses. L'été a passé tellement vite.

Maintenant, je vois venir pas mal de choses. Le Cégep qui achève, le stage à Caraquet, les études en Chine l'année prochaine. Ça fait plusieurs départs. Je vais avoir besoin de rester en contact avec mes amis et ma famille. Je cherchais un moyen efficace de donner des nouvelles à tout le monde. Plutôt que d'écrire des courriels qui risquent de se perdre dans les boîtes de réception encombrées, je me suis rappelé de l'idée du blog. Comme ça, tous mes messages vont être réunis au même endroit.